L'un des vénérables châtaigniers d'un castanéiculteur du Massif central
Fort présent dans le Massif central, l'Ardèche, la Corse..., le châtaignier est la 3e essence de feuillue la plus répandue en France. Des siècles durant, ses fruits ont constitué une véritable assurance vie pour des familles paysannes déséritées. Comme d'autres fruitiers, il redoute certaines maladies et les attaques de quelques insectes.
Originaire d'Asie Mineure, le châtaignier aurait vraisemblablement été introduit dans les Cévennes par les Romains. Mais, longtemps avant la Gaule, il avait déjà conquis les terres grecques, la botte italienne et la péninsule ibérique. Le Massif Central, la Bretagne et la Corse, sont quelques-unes des régions dans lesquelles il s'épanouit le mieux. Durant des siècles, ses fruits ont fréquemment préservé de la famine bien des familles rurales aux terres peu fertiles. Les années de vaches maigres, les châtaignes compensaient, en grande partie, le manque voire l'absence de céréales. Dans le courant du 19e siècle, elles vont toutefois être détrônées par les pommes de terre, sur les tables de nos campagnes.
Une capacité, à puiser en profondeur l'eau et les éléments minéraux du sol
Grâce à ses racines pivotantes, le châtaignier puise en profondeur l'eau et les éléments minéraux dont il a besoin. Selon les régions, son tronc mesure dix à quinze mètres de hauteur et sa ramure dépasse parfois les trente cinq mètres. Caduques, coriaces, dentées et grandes, ses feuilles alternent les unes par rapport aux autres le long des rameaux. Séparées les unes des autres, ses fleurs mâles et ses inflorescences femelles sont cependant visibles sur chaque arbre. En automne, il produit des bogues - voir, plus bas, nos photographies de l'encadré "Des fruits protégés par une bogue" - contenant une à plusieurs graines à savoir évidemment les savoureuses châtaignes. Boule hérissée de piquants, à maturité la bogue s'ouvre en libérant un à trois fruits bruns à l'enveloppe coriace.
De jeunes châtaigniers plantés dans un terrain en pente douce
S'il peut vivre 1000 ans et plus, dans l'hexagone le châtaignier pousse, difficilement, au-delà de 800-900 mètres d'altitude. Côté climat, il redoute les froids intenses, les vents violents et surtout les gelées tardives, nuisibles à ses fleurs. Pour sa fructification, il a besoin de lumière donc d'espace et d'une température moyenne annuelle minimale de 9°C. Comme il apprécie la fraîcheur durant l'été, sa culture sur un versant orienté au Nord ou au Nord-Est, est recommandée. Côté sol, il aime les terres acides, meubles, profondes et bien drainées car ses racines craignent l'eau stagnante. Dans un sol très acide, un apport modéré d'amendement calcique permet d'améliorer la fertilité sans nuire à l'arbre.
Le chancre de l'écorce, une redoutable maladie engendrée par un champignon
Comme nombre d'autres fruitiers, le châtaignier est sensible à certaines maladies et à certains insectes parasites. Provoquée par un champignon détruisant l'écorce, le chancre est probablement la maladie la plus redoutable. Le champignon, pénètre toujours dans l'écorce par une blessure provoquée par la taille, les oiseaux ou/et la grèle. Un chancre identifié, doit être rapidement traité par curetage avec une serpette, suivi par l'application d'un goudron. Petits insectes coléoptères, les xylébores attaquent, au printemps, les jeunes châtaigniers fragilisés par l'hiver. Lorsque des trous de xylébores sont repérés sur un tronc, il est recommandé de les boucher avec un peu d'argile.
Article et photographies Jean-François Rivière - Des Campagnes Vivantes. ©
Pour aller plus loin :
Notre reportage sur la Maison de la Châtaigne de Mourjou (Cantal) ;
Un document, de l'Itab, sur la culture du châtaignier en bio (507.02 Ko)