À M.-les-Aubigny, un procédé inédit de séchage de bûches

Dans le Cher - La Cuma Saint Gatovert sèche des bûches grâce à un procédé inédit

 

Photo du hangar de l'activité bois bûches de la cuma St Gatovert

A Marseilles-les-Aubigny, le hangar de l'activité "bois bûches" de la Cuma

 

La Cuma Saint-Gatovert et une partie de ses agriculteurs, se sont lancés dans une activité de production de bûches au début des années 2000. Depuis mars 2009, en partenariat avec trois groupements forestiers elle dispose d'un séchoir conteneur mobile grâce auquel le séchage des bûches répond aux exigences de la clientèle. Une clientèle constituée surtout de particuliers, de pizzerias et de grossistes.

En activité depuis 1990, la Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole (Cuma) Saint Gatovert dispose d'un site de production de bûches situé à l’écart du bourg de Marseilles-les-Aubigny (Cher) . Au début des années 2000, certains de ses agriculteurs adhérents manifestent leur volonté de valoriser le bois de forêts peu exploitées de la région Centre-Val-de-Loire. Après un temps de réflexion, ces "cumistes" créent, ausein de leur cuma, une "branche bois" à travers laquelle ils se lancent dans la production de bûches séchées à l’air libre. Depuis plusieurs années, le séchage des bûches de charme et de chêne de la coopérativeest optimisé grâce à un séchoir-conteneur. Couplé à une chaudière brûlant des plaquettes bois le séchoir en question permet de ramener le taux d’humidité des bûches de 50-60 % à 15-20 %.

 

 

Photo du séchoir-conteneur acheté par la cuma St Gatovert

Le séchoir-conteneur de bûches, acheté par la Cuma dans les années 2000

 

Les premiers agriculteurs français à se lancer dans cette aventure

"Nous avons été les premiers producteurs français de bûches à utiliser un tel séchoir, se félicite François-Hugues de Champs, agriculteur-céréalier, président de la Cuma Saint Gatovert et gérant de groupements forestiers. Il se présente sous la forme d’un conteneur équipé d’un compartiment machinerie, avec notamment trois ventilateurs. L’un de nos deux salariés entre dans un ordinateur la valeur de l’humidité moyennedes bûches avant leur mise au séchoir. Puis, il choisit le programme de séchage adapté. Nous avons investi 120 000 euros dans l’achat de ce séchoir, de la remorque sur laquelle il est posé et d’une chaudière."

Le bois des bûches séchées, provient de forêts certifiées PEFC et situées dans un rayon d'environ soixante kilomètres autour de Marseilles-les-Aubigny. Des forêts gérées par les adhére nts des trois groupement sforestiers (Beauséjour, Châteauvert et Croisiers) membres de la Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole Saint Gatovert. Agriculteurs ou non, les membres des groupements forestiers concernés résident enmilieu rural ou urbain. Employés ponctuellement, des bûcherons réalisent la coupe des arbres et des branches nécessaires à la production des bûches en tronçons de deux à quatre mètres.

 

Photo du combiné scieur-fendeur et d'un tas de bois de la cuma

Déchargement de bois destiné à être coupé par le combiné scieur-fendeur

 

Des bûches fendues en deux ou quatre par un combiné scieur-fendeur

Prêt à être débités, les tronçons sont transportés en camion jusqu'au site de Marseilles-les-Aubigny. Ils sont alors, coupés et fendues en bûches de deux ou quatre morceaux au moyen d'un combiné scieur-fendeur. Indispensable au séchage des bûches, les plaquettes forestières sont produites en forêt lors de chantiers organisés à l'aide d'un tracteur et d'une déchiqueteuse. Combustibles d'une chaudière bois, au préalableles plaquettes sèchent naturellement dans une ou deux cases aménagées sous le bâtiment de la Cuma Saint Gatovert. Un bâtiment, de 1000 m2, à ossature bois, dont la façade est ouverte sur l'extérieur.

Une fois sèches, les plaquettes sont stockées dans le silo de la chaudière, à la puissance de 150 Kilowatt, reliée à un circuit d’eau chaude jusqu’au séchoir conteneur. "Notre chaudière fonctionne en continu , 7 jours sur 7. "Actuellement, elle brûle du pin laricio et du tremble, mais elle peut brûler d’autres essences. Son rendement est de 85-90 %, précise François-Hugues. C'est une chaudière d'origine autrichienne." Les groupements forestiers membresde la Cuma, commercialisent leur production auprès de grossistes, de particuliers, de pizzerias et autres restaurants. Ces acheteurs, sont demandeurs de bûches de 33 ou 50 cm de longeur et 10 cm de diamètre.

 

 

Photo d'un lot de bûches stockées dans le hangar de la cuma

Après séchage dans le séchoir, un lot de bûches stockées sous un hangar

 

Une livraison, des bûches, dans un rayon de cinquante kilomètres

Evidemment, le prix de vente des bûches varie selon l’éloignement du client et le volume commandé. Les groupements forestiers, se chargent eux-mêmes de la commercialisation. Les livraisons, avec un camion benne, sont réalisées localement dans un rayon d'environ 50 kilomètres. "Nos clients ont aussi la possibilité de venir chercher leur bois de chauffage, sur notre aire de stockage, de Marseilles-les-Aubigny, située à 18 km de Nevers et à 54 km de Bourges."


Reportage Jean-François Rivière (texte et photographies) - Des Campagnes Vivantes. ©

Pour aller plus loin : http://bois-chauffage-18.com ; https://www.pefc-france.org

 

 

La production de plaquettes forestières destinées à la chaudière

Des tronçons de bois juste avant leur transformation en plaquettes

 

A l'aide d'un bras articulé monté derrière un tracteur, l'opérateur saisit puis charge dans la déchiqueteuse, installée à côté, du bois d'une remorque forestière. Le bois en question provient de forêts locales.

 

La déchiqueteuse, de la cuma St Gatovert, à l'ouvrage derrière le tracteur

 

Attelée au tracteur, la déchiqueteuse débite les tronçons de bois en plaquettes. Ces plaquettes, seront ensuite séchées sous le hangar de la Cuma. Puis, elles pourront être brûlées par la chaudière associée au séchoir de bûches.

François Hugues tenant une poignée de plaquettes

 

François-Hugues de Champs, devant un tas de plaquettes forestières stockées sous le hangar ouvert de la Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole de Marseilles-les-Aubigny.

La chaudière à plaquettes forestières utilisée pour le séchoir

 

Alimentée en plaquettes, la chaudière permet de chauffer le séchoir-conteneur dans lequel sont versées les bûches devant être séchées.

Un séchoir mobile importé d'Allemagne

 

Le logo de la société allemande Thermo-System

 

Conçu par l’entreprise allemande Thermo-System, le séchoir acheté et utilisé par la Cuma Saint-Gatovert est commercialisé en  France par la PME GF-Services (Loire). D'une capacité de charge d'environ 35 m3, il se  présente sous la forme d’un conteneur long de 7,90 mètres, large de 2,55 m et haut de 2,95 m. La remorque de camion basculante sur laquelle il est installé, facilite le déchargement des bûches lorsque celles-ci sont sèches. Selon leur taux d'humidité, le sèchage des bûches, dure, en moyenne, 8 jours. "Dans notre séchoir, nos bûches sont réparties dans cinq compartiments, explique le président de la Cuma. Le remplissage de ces compartiments, s'effectue avec un télescopique équipé d'un godet depuis le toit mobile du conteneur. Posé sur le plancher, de notre séchoir, un caillebotis facilite la circulation de l'air chaud produit par notre chaudière. Nous avons acheté ce séchoir-conteneur en mars 2009."

 

Pour aller plus loin : https://www.gfservices.fr ; https://www.thermo-system.com

 

Une vidéo présentant l'activité

Filièrebois18 - Groupements Forestiers de Beauséjour et de Châteauvert

Quelques chiffres clés sur l'activité

Investissement dans le séchoir-conteneur mobile : 70 000 €.
Investissement dans la chaudière (plomberie incluse) : 50 000 €.
Objectif annuel de séchage : 2000 à 3500 stères de bûches.
Capital de la Cuma Saint Gatovert (2018) : 88 890 €.
Salariés travaillant pour cette activité : un à deux.

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